- Présentation
Le terme aïkido (aikidō en japonais) est composé de trois kanjis signifiant :
Aïkido peut donc se traduire par « la voie de la concordance des énergies ».
L’aïkido est pratiqué par des femmes et des hommes de toutes tailles et âges. Le but de la pratique est de s’améliorer, de progresser (techniquement, physiquement et mentalement) dans la bonne humeur (le fondateur MORIHEI UESHIBA insistait beaucoup sur ce point). Ne sont montrées que des techniques respectant le partenaire. La complexité de cet art demande un haut niveau de pratique dans son utilisation en combat réel. S’il est vrai que les techniques de base reposaient sur des pratiques académiques classiques et étaient adaptées à un style combatif, il reste que l’aïkido n’est pas une pratique pour apprendre à se battre mais un art martial qui permet de se préparer, autant physiquement (souplesse, rapidité, musculature), mentalement (rester calme en toutes circonstances) que techniquement (respecter la distance de sécurité, trouver l’ouverture, se placer, gérer plusieurs attaques simultanées) à l’éventualité d’attaques de toutes sortes (et pas seulement des attaques codifiées).
Il existe différents styles d’aïkido répondant à différentes aspirations. Le style le plus répandu est celui initié par le propre fils du fondateur, Kisshomura Ueshiba, style connu sous le nom d’Aïkikaï. Cependant, pour comprendre l’existence d’écoles différentes, il faut prendre en compte le fait que le fondateur de l’aïkido a créé cet art martial et l’a développé tout au long de sa vie. L’évolution des techniques s’est faite jusqu’à la mort de Morihei Ueshiba qui eut de nombreux émules, des disciples qui ont donc propagé la technique d’un aïkido en perpétuelle évolution. Le fils du fondateur qui ne reçut que temporairement l’enseignement que son père ne cessa d’offrir à d’autres, ne pratique donc pas nécessairement la même technique que ces autres disciples. Il en est ainsi des autres maîtres, ce qui explique les différentes écoles. Même s’il fut un soldat patriote et brillant, le fondateur de l’aïkido fut également un pacifiste convaincu.
- Historique
L’Aïkido a été fondé par Morihei Ueshiba. Né le 14 décembre 1883 il est de faible constitution, souvent malade et très nerveux. Dès son plus jeune âge, il est fortement attiré par la religion. Ses parents l’encouragent à poursuivre des activités physiques, telles que le Sumo et la natation afin d’équilibrer cette tendance. A vingt ans, il se rend à Tokyo et passe ses soirées à étudier les anciennes techniques de Ju Jitsu, en particulier celle de l’Ecole Kito, sous la direction du Maître Tozawa. Parallèlement, il pratique le Ken-Jutsu (sabre)
dans un dojo de Shinkage ryu (Ecole Shinkage). Après être tombé malade, il décide de se forger un corps neuf et solide. Il s’astreint à un entraînement dur et progressif basé sur la condition physique et la force pure. Bien que de petite taille (1,54m), il est beaucoup plus fort que la moyenne. Mais, la seule force physique ne le satisfaisant pas, il se rend à Sakai, afin d’y étudier le sabre de l’Ecole Yagyu sous la conduite de Maître Nakai.
En 1903 Maître Ueshiba s’engage dans l’armée. Très vite, il devient le premier en tous genres d’exercices et plus particulièrement en Juken Jutsu (combat à la baïonnette). En février 1915, au cours d’un voyage il rencontre le grand Maître de l’École Daito : Sokaku Takeda. Ce dernier décide de lui enseigner les techniques secrètes de Daitoryu.
Dès son retour, il ouvre un dojo et invite le Maitre Takeda. Il lui construit une maison et s’occupe totalement de lui. En novembre 1919, il rencontre un grand Maître mystique doué de rares pouvoirs spirituels : Onisaburo Deguchi. Pour lui, cette rencontre est capitale car il a conscience que s’il maîtrise la force et la technique, son énergie spirituelle reste fragile et chancelante à la moindre épreuve psychologique.
Très peiné par la disparition de son père, survenue le 2 janvier 1920, Maître Ueshiba passe quelques mois à méditer puis il décide de s’installer à Ayabe, dans le temple de l’Omoto- Kyo, afin d’étudier sous la direction de Onisaburo Deguchi. Ce dernier, pacifiste convaincu, quitte le Japon le 13 février 1924, avec quelques disciples dont Maître Morihei Ueshiba, avec l’intention de bâtir en Mongolie, où s’affrontaient les armées chinoises et japonaises, un Royaume de la Paix. Ils échouent dans leur tentative et sont prisonniers des armées chinoises pendant plusieurs mois. De retour au Japon, Maître Ueshiba reprend avec encore plus d’intensité qu’auparavant ses recherches sur le Budo et sa vie d’ascétisme. C’est à cette époque qu’il comprend que le vrai Budo n’est pas de vaincre un adversaire par la force mais de garder la paix en ce monde, d’accepter et de favoriser l’épanouissement de tous les êtres. Si la recherche spirituelle est présente dans tous les arts martiaux japonais, jamais personne ne l’a approfondie jusqu’à englober en son sein l’amour de l’humanité. C’est de toutes ces rencontres et expériences techniques ou philosophiques que naît l’Aïkido en 1925. Dès 1926, le nom de Ueshiba commence à être connu et d’éminents Budokas ainsi que d’importantes personnalités du monde politique ou militaire lui rendent visite. Il s’installe en avril 1931 à Wakamatsu- cho, un quartier de Tokyo, dans un dojo nouvellement construit qui prend le nom de Kobukan. Pendant les années de guerre, Maître Ueshiba se retire à Iwama, à 120 kilomètres de Tokyo, où se trouve actuellement le sanctuaire de l’Aïkido (AikiJinja). En 1946, les Américains ayant interdit la pratique de tous les arts martiaux au Japon, le dojo de Tokyo est fermé jusqu’en 1948, date à laquelle il prend le nom d’Aïkikaï. L’Aïkido est le premier art martial qui reçoit l’autorisation de reprendre la pratique en raison de sa tendance pacifiste. Dés lors, le nombre des élèves ne fait qu’augmenter, et c’est à cette époque que naît vraiment la forme moderne de l’Aïkido. Dans les années 50 et 60, Maître Ueshiba laisse de plus en plus le soin de l’enseignement à ses meilleurs disciples qui créent de nombreux dojos au Japon ou émigrent à l’étranger, ainsi qu’à son fils, Kisshomaru Ueshiba qui, en 1967, devient Directeur Général de la Fondation Aïkikaï et s’attache à structurer la discipline tant sur le plan de la pratique que de son organisation. Lorsque le vénérable Maître s’éteint, le 26 avril 1969, l’Aïkido s’est répandu à travers le monde et est pratiqué par des centaines de milliers de personnes sur les cinq continents. Le rôle de Doshu (dépositaire de la Voie) est alors endossé par Kisshomaru et ce, jusqu’à sa disparition, survenue le 4 janvier 1999. Moriteru Ueshiba, petit fils de O Sensei (Fondateur), est actuellement le troisième Doshu de l’Aïkido.
- Equipement pour la pratique de l’Aïkido:
- le kimono ou KEIKOGI est une veste de coton épais similaire au judogi de judo, couramment appelé kimono. Traditionnellement, la veste se porte revers gauche au-dessus du droit. En revanche, les manches sont plus courtes pour permettre une meilleure saisie des poignets.
La ceinture ou OBI est la même qu’au judo ou au karaté, elle permet de maintenir la veste du kimono fermée. Il n’y a que deux couleurs de ceinture (blanche, noire).
Pour les enfants, des ceintures de couleurs peuvent être délivrées par le professeur pour accéder aux différents grades (comme au judo).Sandalette ou ZORI est une sandale permettant de garder les pieds propres pour les déplacements hors du dojo (déplacements vestiaires, dojo).
Le HAKAMA est un pantalon large plissé (sept plis, cinq devant et deux derrière), muni d’un dosseret rigide.
Le Hakama ne peut pas être porté par un débutant, il n’est pas assujetti à un grade. C’est le professeur qui accorde le droit de le porter à l’élève lorsqu’il a atteint un certain niveau technique et démontré son engagement par une pratique assidue.Les armes utilisées en aïkido sont :
-
le Jo (le bâton)
-
le Bokken (sabre en bois)
-
le Tanto (le poignard).